COURS SR JOSEE NGALULA, religieuse de saint André
Cours donnés à l'Institut Saint Eugène de Mazenod (ISEM), l'Institut africain des sciences de la mission (IASMI) et à l'Université catholique du Congo (UCC)
Cours Dieu Un et Trine. Synthèse
Cours sur laTrinité : Synthèse du cours
Chap. I : L'auto-révélation du Dieu unique dans l’Ancien Testament
L'AT ne présente pas une théodicée abstraite mais plutôt une théologie attentive à un devenir historique. L'AT ne présente pas non plus une doctrine trinitaire élaborée : la théologie chrétienne affirme que l'Ancienne Alliance contient le pressentiment et l'anticipation des grandes vérités du NT sur le Dieu Un et Trine :l'unicité de Dieu ; la notion de "paternité" de Dieu ; l'élection d'Israël en termes de "filiation" ; l'Esprit de Dieu, qui a parlé par les prophètes, qui a inspiré les Écritures.
I.1 L'originalité de la compréhension chrétienne de la révélation divine
Le créateur surprend les êtres humains en venant à leur rencontre, en dialoguant et cheminant avec eux, pour leur donner de découvrir son identité intime, sa volonté sur le monde créé par Lui, ainsi que son désir de partager sa vie divine avec les humains, dans le cadre d'une alliance. Cf. Verbum Domini 6-27
I.1 L'originalité de la compréhension chrétienne de la révélation divine
Le créateur surprend les êtres humains en venant à leur rencontre, en dialoguant et cheminant avec eux, pour leur donner de découvrir son identité intime, sa volonté sur le monde créé par Lui, ainsi que son désir de partager sa vie divine avec les humains, dans le cadre d'une alliance. Cf. Verbum Domini 6-27
La foi d'Israël était avant tout monothéiste, avec une évolution vers un monothéisme de plus en plus radical.
Ø On passe des affirmations à tendance hénothéiste !vers une affirmation radicalement monothéiste : les progrès de la révélation à travers les gestes salvifiques de Dieu dans l'histoire amènent à une connaissance de plus en plus claire que "le Dieu des Pères" est le seul et unique Dieu (1R 18,21.39 ; Is 2,8.18 ; Jr 2,11 ; Dt 6,4 ; Is 40,21-28 ; Is 43,10s ; etc.). Avec le développement de la révélation, les "autres dieux" ne sont nullement niés, mais ravalés au rang d'usurpateurs, de démons (Ps 106[1051, 35-37; Dt 32,17).
Ø Contre le panthéisme : affirmation progressive d'un Dieu personnel qui parle à la première personne et nous enjoint de répondre, et qui nous révèle son Nom, dans une relation de Personne à personne qui se noue entre Dieu et l'humain (cf. les " théophanies " de l'AT). Le personnalisme du Dieu révélé se manifeste par sa capacité à se faire proche (Dt 4,7), d'avoir la tendresse du Père et de la mère (Os 11,1-4 ; Is49,15 ; Ps 103, 8-13), d’où les anthropomorphismes pour parler de Dieu.
I.2. Figures de la proximité de Dieu
Le Dieu transcendant est à la fois immanent : il est présent et agissant au milieu de son peuple. L'AT exprime cela par des expressions de médiation de la présence de Dieu :
Ø Figures non personnifiées : 1) les théophanies (Gn 18,18 ; Gn 22,16-18 ; etc.). 2) la figure de l’'Ange de Yahvé (Gn 16,7-13 ; Gn 22,10-18 ; Ex 3,2-6, etc.). 3) l’angéologie post exilique (livre de Tobie).
Ø Figures proches d'une certaine personnification : 1) la simultanéité de l’action de la parole et de l'esprit (ruah) de Dieu comme deux façons qu'a Dieu d'atteindre l'être humain (Gn 1,2 ; Ps 33,1.6 ; Ps 147,18 ; Jr 20,7-9 ; Ez 36-37). 2) personnification de la sagesse Dieu (Pr 1,22-29 ; Sg 7,15-8, 31 ; Pr 9,1-8 ; Siracide ou Ecclésiastique 1,1-10 ; Siracide 24,1-9)
Ø Interprétations chrétiennes de ces figures de la proximité de Dieu : le lien entre parole de Dieu et esprit de Dieu comme présage du caractère inséparable du Verbe de Dieu et de l’Esprit Saint (cf. Irénée de Lyon : les deux « mains » du Père) ; Gn 18, 1-33 comme présage éventuel la Trinité ; derrière la théorie néotestamentaire du Christ médiateur de la création se reconnaît une christologie de la Sagesse personnifiée.
Chap. II : La révélation de Dieu Trinité dans le NT
La révélation trinitaire se déploie dans l'événement Jésus Christ : elle racontée à travers les récits des évangiles et verbalisée dans l'expression de la foi de l'Église primitive. De ces récits, nous constatons que notre salut est assuré par le concours d'un Dieu réellement Un et unique, en étant à la fois "Père", Fils" et "Esprit Saint". Le NT présente cette révélation comme l'aboutissement du mouvement de l'auto révélation de Dieu commencée dans l'AT.
II.1 La trame du récit néotestamentaire : révélation simultanément réciproque du Père, Fils, Esprit Saint
L'histoire de Jésus Christ annonce, sous forme de récit, des relations communautaires en Dieu, comme étant des relations du Père, du Fils et de l'Esprit, relations ouvertes sur le monde.
Ø Jésus-Christ révèle le Père : l'histoire "théologique" de Jésus n'est pas l'histoire d'un homme avec un Dieu, mais l'histoire du Fils avec son Père, car Jésus lui-même s'est compris et s'est explicitement présenté par rapport à Dieu comme "le Fils" (Mt 3,16-17 ; Mt11,27 ;Mt 16,17 ; Mt 21,33-46 ;Mt 26,39-42 ;Lc 10,21s ; Lc 23,46 ;Jn 1,13 ; Jn 1,18 ;Jn 3,13-16 ; Jn 3,34-35 ; Jn 5,19-43 ; Jn 6,39.65 ;Jn 7,33 ; Jn 8,14.28-29.42 ;Jn 10,10.17-18 ; Jn 10,30.38 ; Jn 14,9 ; Jn 17,1ss ; Jn 20,17 ;Ph 2,5-11 ;He 5,8). Le destin historique et eschatologique de Jésus Christ met en lumière une pluralité en Dieu = les relations et l'unité du Père, du Fils et de l'Esprit. La passion de Jésus révèle le mystère de la relation entre le Père et le Fils (Mc 14,33-36// ; Mc 15,34 cf. He 2,9 ; He 5, 7-8 ; 2Co 5,21 ; Ga 3,13 ; Rm 8,32 ; Ga 2,20.
Ø Le Père révèle le Fils en la personne de Jésus-Christ : les disciples de Jésus ont accès à l'identité de Jésus comme Fils grâce à une révélation du Père lui-même (Mt 11,27 cf. Mt 16,15-17) ; Dieu porte témoignage à Jésus-Christ comme Père du Fils unique A) lors du baptême de Jésus dans le Jourdain (Mc 1,11 ; Mt 3,17), de la transfiguration de Jésus (Mt 17,5 & //) ; B) lors de l'entrée de Jésus à Jérusalem pour sa dernière Pâque (Jn 12,28) ; C) dans la résurrection de Jésus (cf. Ac 2,24 ; Ac 2,32-33 ; Ac 2,36; cf. Ac 3,13-15; 4,10; 5,30-31; 10,40; 13,30-37 ; Ac 13,33; 17,3.31). Les témoins de Pâques ont vu la "gloire de Dieu sur le visage de Jésus-Christ" (2Co 4,4-6 ; He 1,3). On ne peut croire en Jésus Christ sans croire en un Dieu comme Père éternel du Fils éternel (1Jn 2,22-24). La prédication apostolique remonte de l'expérience du Ressuscité jusqu'à la certitude de la filiation éternelle (Rm 1,3-9; Rm 4,24 ; Rm 8,14-16.29 cf. Rm 10,9 ; 2Co 1,19 ; Ph 2,6-7; Col 1,15-20 ; Col 2,9-12 ; He 1,1-4) ; : celui qui est le Premier-né d'entre les morts, le Seigneur Jésus mort et ressuscité, est aussi le premier-né avant toute créature, engendré par le Père selon une génération éternelle ; l'obéissance de Jésus découle de sa condition éternelle de Fils et s'enracine, avec la Croix et la mort de l'Agneau, dans l'amour divin lui-même (Ap 13,8; 1P 1,19-20 ; Ph 2,6-8 ; 2Co 5,21 et Ga 3,13 ; Jn 1,21 ; Rm 6,9)
Ø L'histoire du Fils révèle l'Esprit Saint comme personne divine. Sans la référence à l'Esprit Saint, l'histoire de Jésus n'est pas compréhensible. Le NT explique l'économie terrestre de Jésus par l'action de l'Esprit : A) L'Incarnation est possible grâce à l’action de l'Esprit Saint (Mt 1,20-21 ; Lc 1,31.35 ; Jn 3,6). B) La reconnaissance de la présence de l'enfant Jésus comme l'intervention ultime de Dieu dans l'histoire est l'œuvre de l'Esprit Saint (Lc 1,41-42 ; Lc 1,47;1,68 ; Lc 2,25-32). C) Tout le ministère public de Jésus est marqué par l'Esprit qui repose sur lui au baptême (Mc 1,10-12// ; Lc 4,14-21 ; Mt 12,28 ; Lc 11,20 ; cf. Ac 10,38). D) La Résurrection, l'Ascension et l'Exaltation du Christ sont présentées comme d'une œuvre du Père par et dans l'Esprit (Ac 2,24 ; Rm 1,3-4) ; Rm 8,11 ; 1P 3,18 ; 1Tm 3,16). Les paroles de Jésus, quand il promet l'Esprit à ses disciples lors de la Cène, laissent supposer qu'il existait, entre lui et le Paraclet, une entente parfaite et une communion totale sur les choses à annoncer, à ce point que l'Esprit Saint peut ensuite continuer l'enseignement de Jésus, le rappeler aux disciples et le leur faire comprendre dans toute sa portée (cf. Jn 14,26 ; 16,12-13). E) Ressuscité d’entre les morts, le Fils incarné envoie l’Esprit : Durant son ministère, Jésus Christ avait promis l'Esprit Saint (Mt 10,20 ; Jn 20,21-22 ; Lc 24,49 cf. Jn 7,39). Après la résurrection, l'Esprit qui procède du Père (cf. Jn 14,16) est envoyé (cf. Jn 15,26 cf. 14,26 ; 1Jn 4,1) par le Fils à la Pentecôte. Par le Fils Ressuscité, Dieu répand l'Esprit Saint (Tt 3,5ss). Désormais, l'Église, Corps du Christ, est guidée par l'Esprit envoyé par le Christ, celui-là même qui l’animait (2Co 1,21-22 ; Rm 8,11). C'est la raison pour laquelle l'Esprit est appelé dans le NT l'Esprit de Dieu (Rm 8, 9.11.14; 1Co 2,11.14), "Esprit de filiation" (Rm 8,5), "Esprit de la foi" (2Co 4,13), "Esprit du Christ/Seigneur/de son Fils" (2Co 3,17 ; Ph 1,19 ; Ga 4,6).
· La personnification de l'Esprit Saint : en plus des mentions de la force ou puissance de l’Esprit Saint (Ac 4,8; 5,12; 6,3,5,10; 8,29; 11,28; 1 13,4; 15,28; 16,6-10; 20,28, etc. cf ; ), ou de l’onction de l’Esprit Saint (Ac 10,38; cf. 4,27. cf. 1Co 12,3 ; 1Jn 4,2-5; 1Jn 4,6 ; 1Jn 3,24; 1Jn 4,13 cf. Jn 14,26 ; Jn 16,13), des dons et fruits de l’Esprit Saint (1Co 14,1-20 ; Ga 5,22), le NT ne réduit pas l'Esprit Saint à ses activités. L’Esprit Saint est présenté comme véritablement d'un sujet autonome d'actions, au même titre que le Père et le Fils.L'Esprit Saint comme distinct du Père et du Fils, et différent d'eux, avec des signes et des effets qui lui sont propres : A) il est le principe responsable de tous les dons divins "distribuant ses dons à chacun en particulier comme il l'entend" (1Co 12,11-14) ; B) il conduit personnellement l'Église (Ac 5,3 ; 9; 8,9 ; Ac 15-28) ; C) il appelle et s'adresse personnellement aux croyants (Ac 13,2-4) ; D) il conseille personnellement les missionnaires chrétiens (Ac 16,6-8) ; E) il rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu (Rm 8,15-16; cf. Ga 4,6) ; F) au cœur de notre personnalité rénovée c'est le Saint-Esprit Lui-même qui agit, qui parle, qui gémit, qui prie, qui vient en aide à notre faiblesse (Rm 8,15-26). G) La vie chrétienne consiste à ne pas attrister l'Esprit Saint (Ep 4,30). H) Les apôtres décident « avec » l’Esprit Saint comme un interlocuteur extérieur (Ac 15,28). I) C'est le même Esprit qui "parlait par les prophètes", remplissait le Christ durant son existence terrestre. J) Dans l'évangile selon st Jean, l'Esprit Saint est personnifié de telle manière qu'il est du genre masculin (Jn 16,8.13s = ekeinos) bien que pneuma soit du neutre, donc Jean pense à une personne distincte du Père et du Fils et qui, avec le Père et le Fils, habite et agit dans les fidèles (Jn 14,16-19.26 ; Jn 15,26 ; Jn 16,7 ; Jn 17,21-23). K) Dans les textes johanniques, les relations entre le Fils et l'Esprit semblent symétriques à celles qui existent entre le Fils et le Père, de telle manière qu'on peut réellement parler de la réalité personnelle de l'Esprit Saint comme décalquée de celle du Fils : Comme le Fils, l'Esprit Saint est témoin du Fils (Jn 15,26) ; comme le Fils, l'Esprit Saint glorifie le Fils (Jn 16,14) ; comme le Fils ne parle que de la part du Père, l'Esprit Saint ne parle (intérieurement et silencieusement) que de la part du Fils (Jn 14-26) ; comme le Fils, l'Esprit Saint communique aux disciples tout ce qui est au Père et au Fils (Jn 16,5 et 17,10) ; comme le Fils, l'Esprit Saint est un "autre" Paraclet qui, lui, restera toujours ; comme le Verbe, Esprit Saint est "auprès du Père" (Jn 16,26 cf. Jn 1,1) et c'est de là que le Fils l'enverra ; comme le Fils engendré est "sorti du Père (Jn 16,27), l'Esprit Saint "procède" du Père (Jn 15,26). ; le chrétien est aussi bien le Temple de Dieu que le Temple de l'Esprit Saint (1Co 3,16-17 et 1Co 6,19). J) Les doxologies et formules baptismales mettent l'Esprit Saint au même niveau que le Père et le Fils (Mt 28,19 ; 1Co 12,4-6 ; 2Co 13,13). Le NT ne personnifie pas systématiquement l'Esprit Saint, mais seulement dans ces passages où la force divine est personnifiée
II.2 Langage trinitaire dans le discours chrétien
Ø Formules binaires : Rm 1,1-7 ; Rm 1,8-15 ; 1Co 1,1-3 ; 1Co 1,4 ; 2Co 13,13 ; Co 1,1-2 ; Ga 1,1-5 ; Ep 1,1-2 ; Ph 1,1-2 ; Col 1,1-3 ; 1Th 1,1-2 ; 2Th 1,1-2; 1 Tm 1,1-2 ; 2Tm 1,1-2 ; Tt 1,1-4 ; Phm 1-3. Cf. aussi Jn 17,3.
Ø Formules ternaires : Rm 1,8-15 ; 1Co 1,4-9 ; 1Co 1,3-7 ; 1Th 1,3-10 ; Cf. Ph 1,3-1 1; Col 1,3-8; 2Th 1,3-12; Phm 4-7.
Ø Schéma trinitaire Père→Fils→Esprit : Mt 28,19
Ø Schéma trinitaire: Fils→Père→Esprit : 2Co 13,13
Ø Schéma trinitaire Père→Esprit→Fils : le processus de l’incarnation de Jésus (cf. Lc 1,34-35)
II.3 Rapport entre Trinité immanente et Trinité économique
Ce que la Trinité économique révèle de la Trinité immanente (cf. CEC 236 -240 ; 257-259 ; 2780)
Ø Ce qu'on peut dire du Père éternel à partir du récit de Jésus Christ : 1) Le nom "Père" est un concept théologique ; 2) La paternité de Dieu n’a pas de connotation sexuelle.
Ø Ce qu'on peut dire du Fils éternel à partir du récit de Jésus Christ : 1) Le nom "Fils" est un concept théologique ; 2) L’incarnation relève exclusivement du Fils à cause du lien exclusif entre le Fils éternel et les créatures.
Ø Ce qu'on peut dire de l'Esprit Saint à partir du récit de Jésus Christ : l'Esprit de Dieu n'est pas seulement une puissance, mais un sujet, à qui on peut donner un nom propre (cf. CEC 691).
II.4 Le monothéisme chrétien défié par les aux autres religions monothéistes
Ø Données bibliques : cf. CEC 200 ; 202 ; 258 ; 290-292 ; 648-650 ; 2110-2128 ; 2794-2796.
Ø Le monothéisme chrétien et l’accusation du trithéisme par le judaïsme et l’islam : CEC 233
Ø Le monothéisme chrétien et les RTA : exploiter les données bibliques.
Chap III :Formulation progressive du dogme trinitaire
III.1 Dans l'Église primitive
Ø le nom du Christ Jésus est le noyau de doxologies (cf. Ph 2, 6-11 ; 1Co 15,3-5 ; Jn 1,1-18), avec presque toujours aussi la mention de l'Esprit (cf. Ph 2,1 ; 1Co 14 et 15,44 ; Jn 1,32ss ; Ac 2,33).
Ø La réalité trinitaire de Dieu façonne la liturgie chrétienne, sa spiritualité, ses rites d'initiation , en lien avec Mt 28,19
Ø Les courants de pensée ayant provoqué la réflexion des Pères et la régulation du magistère : le monarchianisme ; le modalisme ; le gnosticisme ; l’arianisme ; l'anoméisme.
Ø Quelques apports remarquables avant le concile de Nicée (perspective christocentrique et enracinement dans les textes biblique) : Irénée de Lyon ; Justin ; Hippolyte de Rome ; Tertullien ; Origène.
Ø Quelques synthèses remarquables après Nicée 325 (avec intégration des notions philosophiques) : Athanase d’Alexandrie ; Hilaire de Poitiers ; Basile de Césarée ; Grégoire de Nazianze ; Grégoire de Nysse ; Jean Chrysostome ; Cyrille d’Alexandrie ; Augustin d'Hippone.
Ø La formulation dogmatique par le magistère dans l'Église primitive : A) condamnation du Denys de Rome (DS 112-113) ; B) Nicée I (DS 125-126) ; C) Constantinople I (DS 150) ; D) Tolède XI (DS 527) ; E) Florence (DS 1303 ; F) 1330-1331 ; CEC 1438-1439) ; G) Lyon II (DS 850) ; H) Constantinople II (DS 421) ; I) Latran IV (DS 804).
III.2 Du Moyen Âge à la fin du 20e siècle
Grandes tendances qui ont caractérisé les 10 derniers siècles de l'histoire de l'Église en Occident :
Ø La majorité de théologiens ont exploité le principe d'analogie : en Dieu, les notions Père, Fils, Esprit Saint, Verbe, relation, Personne, Être sont considérées comme des analogies de ce qui est réalisé à l'Infini en Dieu.
Ø Certains auteurs vont au-delà du principe d'analogie et exploitent d'autres voies de la connaissance de Dieu qui se sont montrées plus directes au plan de l'expérience humaine de Dieu.
Ø Révolution opérée par l'idéalisme allemand : Dieu n'est plus pensé comme substance suprême, mais plutôt comme sujet absolu → la monas divine n'est plus interprétée comme le sujet identique absolu, mais plutôt comme le sujet de son propre être et de sa propre révélation. La pensée de "l'auto-communication de Dieu" devient la quintessence de la doctrine chrétienne du salut et l'idée de l'autorévélation" de Dieu repousse maintenant les idées plus anciennes des médiations révélatrices de Dieu.
Ø Quelques théologiens représentatifs : A) Thomas d'Aquin (exploitation de l'analogie) ; B) Karl Barth (exploitation du subjectivisme moderne) ; C) Karl Rahner ("la Trinité "économique" est la Trinité "immanente" et inversement") ; D) Jürgen Moltmann (une idée relationnelle de la subjectivité individuelle s'impose dans le contexte chrétien, lorsqu'il s'agit de nommer Dieu.
REPRISE ET RECEPTION DU MAGISTERE
Dans l'Église primitive :
- Pape Denys en 260 ®condamnations du tri-theisme (DS 112-113)
- Concile de Nicée I en 325 (DS 125-126)
- Concile de Constantinople I en 381 (DS 150)
- Concile d’Ephèse en 431 (DS 250-268)
- Concile de Chalcédoine en 451 (DS 300-329)
Dès le Moyen-Âge :
- Concile de Constantinople II en 553 (DS 421)
- Concile de Tolede en 675 XI (DS 527)
- Concile de Latran IV en 1215 (DS 804).
- Concile de Lyon II en 1274 (DS 850)
- Concile de Florence en 1439 (DS 1303
Principaux textes magistériels
CEC 241 C'est pourquoi les apôtres confessent Jésus comme "le Verbe qui était au commencement auprès de Dieu et qui est Dieu" (Jn 1,1), comme "l'image du Dieu invisible" (Col 1,15), comme "le resplendissement de sa gloire et l'effigie de sa substance" (He 1,3). 242 A leur suite, suivant la tradition apostolique, l'Eglise a confessé en 325 au premier concile oecuménique de Nicée que le Fils est "consubstantiel" au Père, c'est-à-dire un seul Dieu avec lui. Le deuxième concile oecuménique, réuni à Constantinople en 381, a gardé cette expression dans sa formulation du Credo de Nicée et a confessé "le Fils Unique de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père" (DS 150)
CEC 243 Avant sa Pâque, Jésus annonce l'envoi d'un "autre Paraclet" (Défenseur), l'Esprit Saint. A l'oeuvre depuis la création (cf. Gn 1,2), ayant jadis "parlé par les prophètes" (Symbole de Nicée-Constantinople), il sera maintenant auprès des disciples et en eux (cf. Jn 14,17), pour les enseigner (cf. Jn 14,26) et les conduire "vers la vérité tout entière" (Jn 16,13). L'Esprit-Saint est ainsi révélé comme une autre personne divine par rapport à Jésus et au Père. 244 L'origine éternelle de l'Esprit se révèle dans sa mission temporelle. L'Esprit-Saint est envoyé aux Apôtres et à l'Eglise aussi bien par le Père au nom du Fils, que par le Fils en personne, une fois retourné auprès du Père (cf. Jn 14,26 15,26 16,14). L'envoi de la personne de l'Esprit après la glorification de Jésus (cf. Jn 7,39) révèle en plénitude le mystère de la Sainte Trinité. 245 La foi apostolique concernant l'Esprit a été confessée par le deuxième Concile oecuménique en 381 à Constantinople: "Nous croyons dans l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père" (DS 150). L'Eglise reconnaît par là le Père comme "la source et l'origine de toute la divinité" (Cc. Tolède VI en 638: DS 490). L'origine éternelle de l'Esprit Saint n'est cependant pas sans lien avec celle du Fils: "L'Esprit Saint qui est la Troisième Personne de la Trinité, est Dieu, un et égale au Père et au Fils, de même substance et aussi de même nature... Cependant, on ne dit pas qu'il est seulement l'Esprit du Père, mais à la fois l'Esprit du Père et du Fils" (Cc. Tolède XI en 675: DS 527). Le Credo du Concile de Constantinople de l'Eglise confesse: "Avec le Père et le Fils il reçoit même adoration et même gloire" (DS 150). 246 La tradition latine du Credo confesse que l'Esprit "procède du Père et du Fils (filioque)". Le Concile de Florence, en 1438, explicite: "Le Saint Esprit tient son essence et son être à la fois du Père et du Fils et il procède éternellement de l'Un comme de l'Autre comme d'un seul Principe et par une seule spiration... Et parce que tout ce qui est au Père, le Père Lui-même l'a donné à Son Fils Unique en l'engendrant, à l'exception de son être de Père, cette procession même du Saint Esprit à partir du Fils, il la tient éternellement de Son Père qui l'a engendré éternellement" (DS 1300-1301). 247 L'affirmation du filioque ne figurait pas dans le symbole confessé en 381 à Constantinople. Mais sur la base d'une ancienne tradition latine et alexandrine, le pape S. Léon l'avait déjà confessé dogmatiquement en 447 (cf. DS 284) avant même que Rome ne connût et ne recût, en 451, au concile de Chalcédoine, le symbole de 381. L'usage de cette formule dans le Credo a été peu à peu admis dans la liturgie latine (entre le huitième et le onzième siècle). L'introduction du Filioque dans le Symbole de Nicée-Constantinople par la liturgie latine constitue cependant, aujourd'hui encore, un différend avec les Eglises orthodoxes. 248 La tradition orientale exprime d'abord le caractère d'origine première du Père par rapport à l'Esprit. En confessant l'Esprit comme "issu du Père" (Jn 15,26), elle affirme que celui-ci est issu du Père par le Fils (cf. AGd 2). La tradition occidentale exprime d'abord la communion consubstantielle entre le Père et le Fils en disant que l'Esprit procède du Père et du Fils (Filioque). Elle le dit "de manière légitime et raisonnable" (Cc. Florence en 1439: DS 1302), car l'ordre éternel des personnes divines dans leur communion consubstantielle implique que le Père soit l'origine première de l'Esprit en tant que "principe sans principe" (DS 1331), mais aussi qu'en tant que Père du Fils Unique, il soit avec lui "l'unique principe d'où procède l'Esprit Saint" (Cc. Lyon II en 1274: DS 850). Cette légitime complémentarité, si elle n'est pas durcie, n'affecte pas l'identité de la foi dans la réalité du même mystère confessé.
CEC 253 La Trinité est Une. Nous ne confessons pas trois dieux, mais un seul Dieu en trois personnes: "la Trinité consubstantielle" (Cc. Constantinople II en 553: DS 421). Les personnes divines ne se partagent pas l'unique divinité mais chacune d'elles est Dieu tout entier: "Le Père est cela même qu'est le Fils, le Fils cela même qu'est le Père, le Père et le Fils cela même qu'est le Saint-Esprit, c'est-à-dire un seul Dieu par nature" (Cc. Tolède XI en 675: DS 530). "Chacune des trois personnes est cette réalité, c'est-à-dire la substance, l'essence ou la nature divine" (Cc. Latran IV en 1215: DS 804). 254 Les personnes divines sont réellement distinctes entre elles. "Dieu est unique mais non pas solitaire" (Fides Damasi: DS 71). "Père", "Fils", "Esprit Saint" ne sont pas simplement des noms désignant des modalités de l'être divin, car ils sont réellement distincts entre eux: "Celui qui est le Fils n'est pas le Père, et celui qui est le Père n'est pas le Fils, ni le Saint-Esprit n'est celui qui est le Père ou le Fils" (Cc. Tolède XI en 675: DS 530). Ils sont distincts entre eux par leurs relations d'origine: "C'est le Père qui engendre, le Fils qui est engendré, le Saint-Esprit qui procède" (Cc. Latran IV en 1215: DS 804). L'Unité divine est Trine. 255 Les personnes divines sont relatives les unes aux autres. Parce qu'elle ne divise pas l'unité divine, la distinction réelle des personnes entre elles réside uniquement dans les relations qui les réfèrent les unes aux autres: "Dans les noms relatifs des personnes, le Père est référé au Fils, le Fils au Père, le Saint-Esprit aux deux; quand on parle de ces trois personnes en considérant les relations, on croit cependant en une seule nature ou substance" (Cc. Tolède XI en 675: DS 528). En effet, "tout est un (en eux) là où l'on ne rencontre pas l'opposition de relation" (Cc. Florence en 1442: DS 1330). "A cause de cette unité, le Père est tout entier dans le Fils, tout entier dans le Saint-Esprit; le Fils est tout entier dans le Père, tout entier dans le Saint-Esprit; le Saint-Esprit tout entier dans le Père, tout entier dans le Fils" (Cc. Florence en 1442: DS 1331).
Chap IV : Implications existentielles du dogme de la Trinité
Ø Anthropologie théologique : bien comprise et assimilée, la foi en Dieu Trinité est structurante pour la personnalité et la société humaines. D'une manière générale, les textes magistériels tirent comme conséquences : l'unité du genre humain, la dignité de tout être humain (CEC 225 ; 2791-2793) ; le fait que nous sommes appelés à entrer dans l'intimité de la communion trinitaire (CEC 260) ; le fait d'éviter la superstition, l'idolâtrie, la divination et la magie, l'athéisme, l'agnosticisme (CEC 2110-2132). Mal comprise, elle peut aussi avoir un impact opposé : Au cours de l'histoire de l'humanité, on a constaté qu'une approche unitaire de Dieu au sens d'une monade (= une unité close, d'une individualité fermée sur elle-même) a conduit aussi bien a des récupérations dans le domaine de la politique (cf. culte des autorités politiques) qu'à la révolte de l'athéisme moderne.
Ø Ecclésiologie : La pluralité en Dieu induit à une compréhension de l'Église comme communion, famille, sur le modèle des relations intertrinitaires
Ø Théologie de la création : la théologie du NT met en valeur l'aspect trinitaire de la création du monde et de l'humanité : la création est attribuée à l'unité du Dieu trinitaire
Chap V : Le vocabulaire technique sur la trinité et ses traductions
V.1 Quelques principes de traduction
schéma à suivre
1. Chercher le sens primitif du texte dans le langage courant ancien
2. Chercher l’éventuelle modification sémantique qu'il a adopté dans le contexte du discours sur Dieu en christianisme (néologisme sémantique ou même lexical)
3. Chercher ce que visait le magistère ancien en adoptant ce terme dans le langage dogmatique
4. Chercher le contenu sémantique actuel et difficultés soulevées pour son usage en ce qui concerne le discours sur le Dieu Trinité
5. Chercher les éventuels les termes en langues africaines disponibles pour exprimer ce que visait le magistère ancien en adoptant le terme.
6. Signaler comment mettre en valeur le néologisme sémantique
7. Créer des néologismes lexicaux si nécessaire.
V.2 Les concepts-clés dans l’enseignement magistériel
Les noms propres des personnes divines
CEC 232 Les chrétiens sont baptisés "au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit" (Mt 28,19).
CEC 238 L'invocation de Dieu comme "Père" est connue dans beaucoup de religions. (…) CEC 240 Jésus a révélé que Dieu est "Père" dans un sens inouï: Il ne l'est pas seulement en tant que Créateur, Il est éternellement Père en relation à son Fils unique, qui éternellement n'est Fils qu'en relation au Père.
CEC 691 "Saint-Esprit", tel est le nom propre de Celui que nous adorons et glorifions avec le Père et le Fils. L'Eglise l'a reçu du Seigneur et le professe dans le Baptême de ses nouveaux enfants (cf. Mt 28,19). Le terme "Esprit" traduit le terme hébreu "Ruah" qui, dans son sens premier, signifie souffle, air, vent. (…). D'autre part, Esprit et Saint sont des attributs divins communs aux Trois Personnes divines. Mais en joignant les deux termes, l'Ecriture, la Liturgie et le langage théologique désignent la Personne ineffable de l'Esprit Saint, sans équivoque possible avec les autres emplois des termes "esprit" et "saint". CEC 693 Outre son nom propre, qui est le plus employé dans les Actes des apôtres et les Epîtres, on trouve chez S. Paul les appellations: l'Esprit de la promesse (…), l'Esprit d'adoption (…), l'Esprit du Christ (…), l'Esprit du Seigneur (…), l'Esprit de Dieu (…), l'Esprit de gloire (…). CEC 692 Jésus, lorsqu'il annonce et promet la venue de l'Esprit Saint, le nomme le "Paraclet", littéralement: "celui qui est appellé auprès", "ad-vocatus" (…), Jésus étant le premier consolateur (cf. 1Jn 2,1). Le Seigneur lui-même appelle l'Esprit Saint "l'Esprit de Vérité" (…). CEC 243 A l'oeuvre depuis la création (cf. Gn 1,2), ayant jadis "parlé par les prophètes" (Symbole de Nicée-Constantinople), il sera maintenant auprès des disciples et en eux (cf. Jn 14,17), pour les enseigner (cf. Jn 14,26) et les conduire "vers la vérité tout entière" (Jn 16,13). L'Esprit-Saint est ainsi révélé comme une autre personne divine par rapport à Jésus et au Père. CEC 245 La foi apostolique concernant l'Esprit a été confessée par le 2ème Concile oecuménique 381 à Constantinople: "Nous croyons dans l'Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père… L'origine éternelle de l'Esprit Saint n'est cependant pas sans lien avec celle du Fils: "L'Esprit Saint qui est la Troisième Personne de la Trinité, est Dieu, un et égale au Père et au Fils, de même substance et aussi de même nature... Cependant, on ne dit pas qu'il est seulement l'Esprit du Père, mais à la fois l'Esprit du Père et du Fils" (Cc. Tolède XI 675). Le Credo du Concile de Constantinople … confesse: "Avec le Père et le Fils il reçoit même adoration et même gloire".
Terminologie privilégiée
(vocabulaire neo-testamentaire brut) : CEC 232 Père et du Fils et du Saint-Esprit". CEC 241 … les apôtres confessent Jésus comme "le Verbe qui était au commencement auprès de Dieu et qui est Dieu" (Jn 1,1), comme "l'image du Dieu invisible" (Col 1,15)…. CEC 242 Fils Unique de Dieu … vrai Dieu du vrai Dieu… CEC 240 Jésus a révélé que Dieu est "Père" dans un sens inouï: Il ne l'est pas seulement en tant que Créateur, Il est éternellement Père en relation à son Fils unique, qui éternellement n'est Fils qu'en relation au Père. CEC 246 La tradition latine du Credo confesse que l'Esprit "procède du Père et du Fils". CEC 245 Nous croyons dans l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père". L'Eglise reconnaît par là le Père comme "la source et l'origine de toute la divinité" (Cc. Tolède VI 638). L'origine éternelle de l'Esprit Saint n'est cependant pas sans lien avec celle du Fils: "L'Esprit Saint qui est la Troisième Personne de la Trinité, est Dieu, un et égale au Père et au Fils, de même substance et aussi de même nature... Cependant, on ne dit pas qu'il est seulement l'Esprit du Père, mais à la fois l'Esprit du Père et du Fils" (Cc. Tolède XI 675). Le Credo du Concile de Constantinople … confesse: "Avec le Père et le Fils il reçoit même adoration et même gloire".
(néologisme sémantique à partir du vocabulaire neo-testamentaire) : CEC 242 Fils Unique de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père". CEC 246 Le Concile de Florence, 1438, explicite: "Le Saint Esprit tient son essence et son être à la fois du Père et du Fils et il procède éternellement de l'Un comme de l'Autre comme d'un seul Principe et par une seule spiration... Et parce que tout ce qui est au Père, le Père Lui-même l'a donné à Son Fils Unique en l'engendrant, à l'exception de son être de Père, cette procession même du Saint Esprit à partir du Fils, il la tient éternellement de Son Père qui l'a engendré éternellement" (cf. CEC 247-248). 244 L'origine éternelle de l'Esprit se révèle dans sa mission temporelle. L'Esprit-Saint est envoyé aux Apôtres et à l'Eglise aussi bien par le Père au nom du Fils, que par le Fils en personne, une fois retourné auprès du Père (cf. Jn 14,26; 15,26; 16,14). L'envoi de la personne de l'Esprit après la glorification de Jésus (cf. Jn 7,39) révèle en plénitude le mystère de la Sainte Trinité.
(vocabulaire philosophique brut) : CEC 246 Le Concile de Florence, 1438, explicite: "Le Saint Esprit tient son essence et son être à la fois du Père et du Fils … CEC 245 L'Esprit Saint qui est la Troisième Personne de la Trinité, est Dieu, un et égale au Père et au Fils, de même substance et aussi de même nature...
(néologisme sémantique à partir des notions philosophiques) : CEC 251 aide de notions d'origine philosophique: "substance", "personne" ou "hypostase", "relation", etc. Ce faisant, elle n'a pas soumis la foi à une sagesse humaine mais a donné un sens nouveau, inouï à ces termes appelés à signifier désormais aussi un Mystère ineffable … CEC 243 L'Esprit-Saint est ainsi révélé comme une autre personne divine par rapport à Jésus et au Père.
(néologisme lexical à partir des notions philosophiques) : CEC 242 A leur suite … l'Eglise a confessé en 325 au concile oecuménique de Nicée que le Fils est "consubstantiel" au Père, c'est-à-dire un seul Dieu avec lui. … CEC 246 le mystère de la Sainte Trinité.
Ces néologismes ont été crées pour exprimer l'unité et l'altérité en Dieu :
· (Le concept substance ou essence pour exprimer l’unité divine) : CEC 252 L'Eglise utilise le terme "substance" (rendu aussi parfois par "essence" ou par "nature") pour désigner l'être divin dans son unité…
· (Le concept personne ou hypostase pour exprimer la distinction, en Dieu, entre Père/Fils/Esprit Saint) : CEC 252 (L'Eglise utilise le terme) le terme "personne" ou "hypostase" pour désigner le Père, le Fils et le Saint-Esprit dans leur distinction réelle entre eux … CEC 254 Les personnes divines sont réellement distinctes entre elles. "Dieu est unique mais non pas solitaire" (Fides Damasi). "Père", "Fils", "Esprit Saint" ne sont pas simplement des noms désignant des modalités de l'être divin, car ils sont réellement distincts entre eux: "Celui qui est le Fils n'est pas le Père, et celui qui est le Père n'est pas le Fils, ni le Saint-Esprit n'est celui qui est le Père ou le Fils" (Cc. Tolède XI en 675). Ils sont distincts entre eux par leurs relations d'origine: "C'est le Père qui engendre, le Fils qui est engendré, le Saint-Esprit qui procède" (Cc. Latran IV 1215).
· (Le concept « trinité » pour exprimer à la fois l’unité divine / la Trinité comme "une" et l’altérité interne qui la caractérise) : CEC 233 Les chrétiens sont baptisés "au nom" du Père et du Fils et du Saint-Esprit et non pas "aux noms" de ceux-ci car il n'y a qu'un seul Dieu, le Père tout puissant et son Fils unique et l'Esprit Saint: la Très Sainte Trinité. CEC 253. Nous ne confessons pas trois dieux, mais un seul Dieu en trois personnes: "la Trinité consubstantielle" (Cc. Constantinople II en 553). Les personnes divines ne se partagent pas l'unique divinité mais chacune d'elles est Dieu tout entier: "Le Père est cela même qu'est le Fils, le Fils cela même qu'est le Père, le Père et le Fils cela même qu'est le Saint-Esprit, c'est-à-dire un seul Dieu par nature" (Cc. Tolède XI en 675). "Chacune des trois personnes est cette réalité, c'est-à-dire la substance, l'essence ou la nature divine" (Cc. Latran IV 1215).
· (La notion de relation pour exprimer les relations entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint dans l’unité de la Trinité : les Personnes divines sont relatives les unes aux autres) CEC 252 (L'Eglise utilise) le terme "relation" pour désigner le fait que leur distinction réside dans la référence des uns aux autres.CEC 255. Parce qu'elle ne divise pas l'unité divine, la distinction réelle des personnes entre elles réside uniquement dans les relations qui les réfèrent les unes aux autres: "Dans les noms relatifs des personnes, le Père est référé au Fils, le Fils au Père, le Saint-Esprit aux deux; quand on parle de ces trois personnes en considérant les relations, on croit cependant en une seule nature ou substance" (Cc. Tolède XI 675). En effet, "tout est un (en eux) là où l'on ne rencontre pas l'opposition de relation" (Cc. Florence 1442). "A cause de cette unité, le Père est tout entier dans le Fils, tout entier dans le Saint-Esprit; le Fils est tout entier dans le Père, tout entier dans le Saint-Esprit; le Saint-Esprit tout entier dans le Père, tout entier dans le Fils" (Cc. Florence 1442).
Analogie retenue : analogie biblique
CEC 242 lumière de lumière, vrai Dieu du vrai Dieu...( Constantinople 381)
V.3 Autres concepts
l’homotimie : l’égal honneur rendu aux trois personnes ; comme le Fils, le Saint-Esprit est associé au Père en gloire et en dignité
Procession immanente ou procession intratrinitaire : désigne l’origine ou la propriété du Saint-Esprit en Dieu comme distincte de celle du Fils.
Notion de périchorèse (circumincessio en latin): mode d'union des trois Personnes de la Sainte Trinité en termes d'interpénétration des Personnes les unes dans les autres dans une unité parfaite, substantielle, dans le respect absolu de leurs différences personnelles. Ce mode est aussi celui de la personne indivise du Christ-Jésus dans le rapport de ses deux natures, humaine et divine, sans confusion, opposition ou domination.
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